La famille

Ils étaient comme une famille. Des gens qu’elle côtoyait jour et nuit. Pour certains depuis plusieurs années, pour d’autres depuis seulement quelques mois. Elle les aimait comme s’ils faisaient partie d’elle. Un morceau des difficultés qu’ils partageaient ensemble. Des brouilles, des mesquineries, des méfiances, mais en même temps personne d’autres à qui confier ses malheurs. La compassion aux malheurs des autres et la pensée par devers soi que dieu merci cela ne nous concerne pas.

Aujourd’hui qu’ils n’étaient plus là autour d’elle à s’agiter et à effectuer ces milles tâches quotidiennes qu’elle ne remarquait même plus, elle ressentait un vide profond. Plus personne pour la sermonner lorsqu’elle aurait passé trop de temps assise à ne rien faire, plus personne pour venir lui chuchoter des choses à l’oreille, comme ça, en passant, sur le chemin d’une activité quelconque.

Une vie remplie de vide. Trop remplie, de toutes ces choses qui n’avaient aucun sens pour elle. Que les maîtres soient satisfaits, qu’ils présentent bien, qu’ils rayonnent même à l’extérieur. Une gloire qui ne rejaillirait même pas sur eux, les domestiques, travailleurs de l’ombre. Mais tout cela état fini. Maintenant la famille d’une vie de labeur était séparée. Chacun avait repris sa route. Elle ne souhaitait pas particulièrement revenir en arrière. Mettre un terme à une vie difficile a toujours du bon. Mais leur présence constante auprès d’elle ne pouvait pas s’oublier aussi vite. Ils lui manquaient comme un gant oublié quelque part et perdu à jamais. Un manque que l’on parvient très facilement à surmonter, mais qui reste dans un coin, un minuscule caillou dans une chaussure.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *