Claudio

Il y a des caisses qui se déplacent au loin. Des sortes de vaisseaux minuscules qui glissent sur une route grise et lisse. Cette route fait tout le tour de la sphère. C’est le moyen le plus sûr d’arriver à bon port. C’est aussi par là qu’il faut aller si on veut voyager dans l’espace.

Sur la terre ferme il y a des îlots de pollution. Des zones où il ne vaut mieux pas rentrer sous peine de se retrouver asphyxié. Certaines personnes explorent régulièrement ces zones pour en ramener du matériel à revendre. On les appelle les Poubelles. Ce faisant ils se mettent en danger, aucun masque à gaz n’étant assez puissant pour arrêter toutes les particules les plus fines.

Claudio est de ceux là. Ses parents l’ont appelé Claudio en hommage à un écrivain de la première génération post-cataclysme. Il est mort à 35 ans, intoxiqué par les gaz, mais laissant derrière lui une œuvre brillante. Claudio s’est toujours demandé si en le nommant ainsi ses parents n’avaient pas parié sur sa mort précoce.

Claudio n’avait jamais emprunté les caisses de la route. Il n’était même jamais allé aussi loin. Son univers se limitait à dix blocs de constructions dans lesquels il dormait, trouvait de quoi se nourrir, se vêtir et faire fonctionner son commerce précaire. Ses parents étaient morts depuis longtemps. Il était seul, sans ami, et habitué à vivre dans ces conditions. À dire vrai, il n’avait jamais connu mieux.

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