Journées où l’imaginaire est en peine. Trop de réalité qui s’impose aux esprit. Elle prend de la place, dévore tout ce qui pourrait provoquer l’évasion. Chaque tentative d’échappatoire est rappelée à l’ordre, comme on rabroue un enfant pas sage. On a beau fuir les journaux, la radio, il est impossible de l’ignorer, cette réalité.
Elle a fait un plan d’action. S’occuper beaucoup l’esprit pour penser le moins possible aux horreurs, au chaos, aux déconvenues. Il y a une pile de livres devant ses yeux. Elle monte jusqu’au plafond et au-delà. Il y a du choix, l’embarras du choix. C’est un rempart contre la réalité derrière lequel elle se sent bien protégée. Elle pioche dedans de temps en temps et plonge dans les pages, littéralement.