Il écrit

Il fait beau, c’est un temps idéal pour rêvasser. C’est un moment de sa vie où l’envie d’écrire est très forte. Tellement qu’elle prend le dessus sur d’autres obligations plus immédiates. L’écriture est une cure, c’est un oubli de soi, une échappatoire au moment où l’angoisse pourrait le submerger.

Mais sa séduction est dangereuse puisqu’elle gomme tout le reste presque comme si ce reste n’avait jamais existé. C’est une histoire de premier et d’arrière plan. Il peut choisir à tout moment de basculer de l’un à l’autre. Un jonglage permanent. C’est comme s’il marchait en permanence le long d’une route. D’un côté, le chemin large et bétonné, de l’autre un précipice. D’un côté la réalité, un chemin tracé, des objectifs précis, de l’autre la perspective d’un envol, la plongée dans un imaginaire parallèle plus enthousiasmant.

En ce moment il est porté par l’envol et la fuite. Vivre dans sa tête et par ses mots plutôt que vivre ce qui se présente à lui dans la réalité concrète. À cela il accorde le minimum syndical. Toute son énergie est tournée vers l’intérieur. L’imaginaire est exigeant, quand il passe au premier plan il lui demande toute son attention.

Ainsi il écrit. Dans sa tête avant de poser des mots. Ça a toujours été la première étape. Une étape longue et délicieuse avant de commencer le travail.

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