La reprise

Les jours qui avaient suivi la reprise avaient été difficiles. Le soir même elle s’était dit que c’était beaucoup trop intense, qu’elle ne pourrait jamais s’infliger cela à nouveau. Elle était rentrée chez elle en claudiquant, rouge, la tête encore brûlante et le sang tambourinant à ses tempes. Tous ses muscles semblaient s’être réveillés en même temps d’un profond sommeil. Son corps entier était en souffrance, il lui hurlait que c’était trop violent, que cette reprise n’était pas la bienvenue.

Après une douche salutaire elle s’était écroulée de fatigue. À chaque mouvement dans son lit elle sentait l’élancement de sa ceinture abdominale. Pendant les jours qui avaient suivi, chaque fléchissement de genou lui arrachait un glapissement de douleur. Elle avait l’impression d’avoir pris dix ans.

Pourtant tous ces muscles qui se rappelaient à son bon souvenir étaient comme de vieux amis qu’elle n’avait pas vus depuis longtemps. Les retrouver après ces années lui procuraient une grande satisfaction. Avec un peu plus d’effort, elle savait qu’ils prendraient plus d’ampleur et qu’ils lui dessineraient un nouveau corps qu’elle avait hâte de découvrir.

L’effort en valait la chandelle. Il y avait un objectif au bout du chemin. Cette reprise ne pouvait pas être isolée, elle devait entraîner dans son sillage un mouvement plus vaste. À mesure que la douleur s’estompait, elle se sentait prête à recommencer.

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