Elle l’a pris dans ses bras et le serre très fort pour ne plus l’entendre pleurer. Elle en a mal aux bras. Des sanglots secouent son corps par intervalles.
Elle sait qu’il ne sert à rien de s’énerver contre lui. Avant elle souffrait de sa peine, mais elle n’en est plus capable.
Sa vulnérabilité la dégoûte et elle a honte de penser ça. Elle se sent prise au piège.
Elle voudrait lui hurler d’arrêter, le secouer, le quitter, mais elle ne le fait pas. Elle accepte ses rechutes avec patience. Non, avec fatalisme.
Mais de plus en plus elle envisage de disparaître. Changer de ville, changer de vie. Recommencer loin de lui, sans lui laisser d’adresse. Elle trouve ça cruel, mais elle n’arrive pas à envisager ce qu’elle pourrait faire d’autre. Rien d’autre ne serait aussi efficace.
Tant que le faire souffrir lui coûtait c’était impossible, maintenant elle l’envisage presque sans état d’âme. Pourtant elle est là, avec lui dans les bras. Elle le console, ou plutôt elle lui offre son corps en guise d’éponge. Mais bientôt cela ne pourra plus durer. Elle doit disparaître pour sa propre santé.