Ils sont partis de bonne heure. Ce moment où le seul signe de vie alentour est le gai chant des oiseaux. Ils bénéficient de la fraîcheur du matin et sont plein d’entrain. Ils ont prévu une journée de marche. Ils savent qu’ils ne sont pas attendus. Ce qu’ils ont pensé comme une belle surprise pourrait très bien se retourner contre eux. Et si elle n’était pas là ? Et si elle avait prévu quelque chose ? Et si elle n’avait pas envie de les voir ? Cette dernière possibilité ils l’excluent. Ce serait quand même très improbable.
C’est Julien qui en a eu l’idée. Il a débarqué à l’improviste chez Antonin et lui a parlé de ce projet un peu fou. Antonin aurait pu lui dire qu’il préférait y aller en voiture, que ça leur prendrait moins de temps, mais il ne l’a pas fait. L’idée d’une randonnée impromptue avec son cousin lui a plu.
Il n’a pas vu sa grand-mère depuis plusieurs mois. Elle n’est pas si loin pourtant, mais il a souvent mieux à faire. Il répond toujours qu’il n’a pas le temps. Bien sûr que c’est faux. On peut toujours prendre le temps quand on le souhaite, quand c’est important.
C’est un peu pour se prouver qu’il n’est pas un mauvais petit-fils qu’il a accepté la proposition de Julien.