Il y a une théière froide devant moi. J’y ai à peine touché, comme souvent. Les livres s’empilent dans le halo de lumière sur ma table.
Engourdissement de la jambe gauche, déplacée trop tardivement. Elle me rappelle un voyage en avion, où étendre les jambes relevait de l’exploit.
Le sommeil me gagne, mais le travail du soir a été trop peu productif. Culpabilité d’aller se coucher sans avoir atteint l’objectif.
Une faucheuse somnole tranquillement sur sa toile devant moi. Elles envahissent les murs. Cachées dans l’ombre et la poussière elles sont là. Je ne les aime pas, mais je ne peux pas dire qu’elles me dérangent. Calme indifférence.
Autour c’est le déchaînement. Enthousiasme de la communauté pour l’auteur célèbre, celui dont chaque publication est accueillie d’un tonnerre d’applaudissements admiratifs.
Le moment est venu d’aller se coucher. La théière reste pleine sur la table, la tisane sera jetée demain.