Jeannine a le dos voûté. Chacun de ses mouvements a une répercussion douloureuse quelque part dans son corps, mais elle a appris à l’ignorer. Elle marche, petits pas par petits pas dans sa maison et son jardin.
Une fois par semaine, elle sort dans le village pour se ravitailler, mais cela prend toujours des heures. Elle traîne derrière elle son caddie à roulettes, qui lui tire sur le bras. Jeannine a toujours détesté sortir. Elle n’est pas sociable et préfère le silence de sa petite maison. Les amis qui lui restent sont loin. Ils s’envoient, de temps en temps, des nouvelles, mais ils n’ont plus l’énergie de venir la voir.
Jeannine a toujours vécu seule et n’a pas d’enfant. La solitude ne lui a jamais pesé, elle préfère limiter au maximum ses interactions avec le monde extérieur. Dans l’isolement de sa retraite, elle a tout le loisir de penser.
Photo by Erda Estremera on Unsplash